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avec l’empereur d’Orient, Andronic Paléologue III, et celle de sa sœur Béatrix avec le duc de Carinthie, précédemment roi de Bohême ; — une descente solennelle dans la vallée d’Aoste, où il reçut l’hommage des seigneurs, tint parlement et accorda de nouveaux privilèges ; — le règlement de nombreux conflits de juridictions et de droits que le régime féodal divisait et enchevêtrait à l’infini, signalèrent les dernières années à peu près paisibles de son régne. Il montra néanmoins aux Flamands, dans la bataille de Cassel (4328), où il combattait avec Philippe VI, que sa valeur n’avait point dégénéré depuis Mons-en-Puelle.

Vers cette époque, il eut à définir l’étendue des droits de justice que l’abbaye d’Hautecombe avait pu transmettre à Viviand Veillet, de Chambéry, en lui cédant le fief de Montagny.

Le monastère avait acquis, sous la prélature de Conrad, comme nous l’avons vu précédemment, le village de Montagny, avec les hommes, les servitudes et les autres droits appartenant au vendeur Jacquemet Chaboud, de Chambéry[1]. Jacques, abbé, pendant le règne d’Édouard, avait cédé à son tour cette terre, comme fief noble, à un nommé Viriand Veillet, habitant de Chambéry, clerc attaché à la Maison du comte de Savoie, et, en même temps, il avait cédé les droits de juridiction, tels qu’il les avait reçus de son vendeur. Mais il paraît que ces droits n’avaient point été définis dans les deux actes de vente successive et que des contestations surgirent ; car Barthélémy Taberne, procureur du comte en Savoie, et Viviand Veillet durent faire appel au juge de Savoie, Jacques Runore. A la suite de ces démarches, qui n’amenèrent point la solution des

  1. Suprà, p. 175.