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luttant vainement contre les Anglais, et encore au siège de Calais.

Non moins estimé comme conseiller et administrateur que comme guerrier, il fut médiateur dans un grand nombre d’arrangements entre les membres de sa famille et dans divers traités de paix entre souverains étrangers. Aymon, comte de Savoie, avait souvent recours à ses lumières : il l’avait nommé tuteur de son jeune successeur, et nous avons vu que la minorité d’Amédée VI ne fut point sans honneur pour la dynastie.

Hautecombe lui doit un pieux souvenir, non-seulement pour la confirmation qu’il fit en sa faveur, en 1320, des droits que son père avait cédés à cette abbaye sur Lavours et Lignin[1], mais aussi à raison des nombreuses clauses de son testament qui s’y rapportent.

Et d’abord, il charge l’abbé et le couvent d’Hautecombe de le faire ensevelir dans leur monastère, quel que soit le lieu où il mourra, et de lui rendre les derniers honneurs dus à son rang ; le tout, aux frais de son héritière Catherine, sa fille.

Il donne à l’abbé et au couvent, 10 livres gros tournois ou bien un revenu annuel de 10 livres viennoises, au choix de son héritière, à l’effet de célébrer, chaque année, dans le monastère d’Hautecombe, deux services pour le repos de son âme ou de celle de ses parents ; l’un, le jour de sa mort, l’autre, le jour que l’abbé et le couvent fixeront à leur gré.

De plus, il ordonne que tous les jours, et à perpétuité, il soit dit une messe par un religieux de l’abbaye, dans les

  1. C’est par erreur que les historiens d’Hautecombe, qui ont parlé de cette donation, l’attribuent à Louis II. Ce prince ne fit que la confirmer — Voir suprà, p. 189.