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La joute sera représentée par un homme d’armes, portant la devise des nœuds, ayant un faucon sur son heaume, et par un cheval aux couleurs de la livrée.

Enfin viendront : un homme ayant à la main une bannière aux couleurs de la livrée, montant un cheval caparaçonné ; deux autres hommes ; deux chevaliers qui offriront cette bannière ; enfin, quatre chevaux noirs, quatre hommes noirs dessus et quatre bannières noires[1].

Ainsi, tout ce qui avait servi à la gloire du défunt était offert à Dieu après sa mort, depuis le grand étendard de la monarchie, qui était d’azur, avec l’image de la Vierge Marie, jusqu’à ses propres armes et jusqu’aux étendards qui avaient été les témoins de ses triomphes dans les joutes et les tournois.

Puis, pour faire oublier tous les souvenirs brillants de ce monde et en montrer la vanité, arrivait le quadrige de la mort. Ainsi se terminait la cérémonie.

Les dernières dispositions d’Amédée VI furent, à l’exemple de celles de ses prédécesseurs, libérales envers un grand nombre d’églises et de couvents.

Une des principales de ce genre fut la fondation de la chartreuse de Pierre-Châtel, se reliant à la création de l’ordre du Collier, dont nous devons dire quelques mots.

Désireux de mettre un frein aux luttes incessantes entre les seigneurs et souverains de son époque, Amédée VI avait institué, en 1350, l’ordre du Cygne Noir. Cet ordre dura peu. Mais, onze ans plus tard, il en créa un nouveau qu’il appela ordre du Collier de Savoie. Inspiré par l’idée religieuse d’honorer les quinze mystères joyeux de la mère du Sauveur, il fut composé de quinze chevaliers, parmi

  1. Capré, Traité historique de la Chambre des Comptes de Savoie, p. 38 et suiv.