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Lavours et de Lignin[1]. La seigneurie de Vaud ayant fait retour à la branche aînée par l’acquisition qu’en fit Amédée VI, ce nouveau souverain, par lettres patentes du 8 mai 1371, et Amédée VIII, par lettres du 24 avril 1412, durent réitérer les mêmes ordres que leurs prédécesseurs et sans obtenir un meilleur résultat. Peu de mois après avoir reçu le titre de duc, Amédée renouvela et confirma au monastère les concessions des seigneurs de Vaud, et, malgré cela, deux ans plus tard, les religieux lui adressent une nouvelle plainte contre les empiétements commis par ses officiers de Châteauneuf au préjudice de l’abbaye. Le duc de Savoie veut en finir avec ces contestations interminables, et, pour mieux les connaître et rendre meilleure justice, il se rend à Hautecombe, auprès de l’abbé Jean de Rochefort. De là, il ordonne à son châtelain de Châteauneuf en Valromey, de comparaître devant lui, à Rumilly, dans trois jours, avec tous ses titres, pour faire valoir ses droits et ses prétentions contre les religieux d’Hautecombe.

Après avoir entendu les deux parties, Amédée renvoie la sentence au lendemain. Le 27 octobre, le duc de Savoie, « attendu la production faite par l’abbé d’Hautecombe, ordonne à son châtelain de Châteauneuf de ne point molester ledit abbé, sous peine de 50 livres fortes d’amende pour chaque molestie[2]. »

Une charte de 1422, relative à une cession de droits féodaux, nous intéresse spécialement par l’indication du nom d’un grand nombre, si ce n’est l’universalité des religieux formant la communauté à cette époque. Par cet acte, l’abbé d’Hautecombe revend à Humbert, bâtard de Savoie, une rente de 2 livres 01 sols de rente annuelle, représentant

  1. Voir, plus haut, chap. xii.
  2. Archives de Cour, Abbazie, mazzo I.