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un capital de 30 florins 64 écus d’or, que Frauçois d’Esturni, damoiseau, lui avait cédée sur son propre aveu, six ans auparavant. L’acte est passé dans la salle capitulaire du monastère, où se sont canoniquement assemblés, au son de la cloche, l’abbé Jean de Rochefort et dix-sept autres moines, dont les noms sont cités[1] ; et, d’autre part, Humbert de Savoie, Claude de Saxel, maître d’hôtel d’Amédée VIII ; le seigneur Ravoire ; le vénérable seigneur Jean Marchand, docteur en droit, et plusieurs autres personnages de distinction[2].

Cette même année, Jean de Rochefort reçut l’ordre du chapitre général de Cîteaux d’envoyer un élève à Paris, au collège de Saint-Bernard, en conformité de la bulle de Benoît XII.

Comment ce prélat quitta-t-il le siège d’Hautecombe ? Nous ne le savons. Deux ans après, Jacques de Moiria ou Moyria était remplacé, comme abbé de Saint-Sulpice en Bugey, par Pierre Bertin, et un acte de 1425 nous apprend qu’il présidait, à cette date, aux destinées de notre monastère.

Son père était le chevalier André de Moiria, seigneur de cette localité et de Mailla, chef d’une ancienne famille du Bugey. Connu du pape Urbain V, qui l’avait envoyé en Lombardie pour y négocier différentes affaires et de Grégoire XI, par lequel il avait été institué gouverneur d’Avignon et du comtat Venaissin, il était un des personnages importants de sa province. Marié trois fois, il avait eu d’Aymonette des Échelles, sa dernière femme, trois

  1. Il y avait à Hautecombe, en 1395, trente-huit religieux, outre l’abbé. (Biblioth. Costa.)
  2. Voir Pièces justificatives, N° 31.