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résidence en résidence, suivant les mœurs nomades de nos souverains à cette époque, et donné le jour à ses enfants à Chambéry, au Bourget, à Belley, à Thonon et probablement encore dans d’autres localités, Marie de Bourgogne mourut dans son château du Chablais, les premiers jours d’octobre 1422.

Son époux fit annoncer dans les églises de Seyssel, Rossillon, Pont-d’Ain et autres lieux où elle avait l’habitude de résider, que ceux, qui auraient quelque créance contre la duchesse devraient se présenter au jour fixé devant les délégués chargés de les acquitter ; ce qui mérite d’être remarqué, ajoute Cibrario, dans ces temps où un créancier était souvent obligé, pour être payé, d’avoir recours aux censures ecclésiastiques.

Bonne de Savoie, sixième enfant d’Amédée VIII, était née à Thonon, en septembre 1415. Fiancée, à l’âge de 10 ans (janvier 1426), à François, comte de Montfort et de Richemont, héritier de Bretagne, elle porta dès lors le titre de comtesse de Montfort, bien qu’elle ne devînt jamais l’épouse du comte de Montfort ; cet espoir d’un illustre mariage disparut par sa mort imprévue[1]. Elle rendit le dernier soupir à Ripailles, en septembre 1430. Son corps fut exposé dans ce château, le 25 de ce mois, puis acheminé vers Hautecombe. Le 26, il fut déposé dans l’église de Saint-Pierre de Genève, y resta toute la nuit au milieu des prières de douze chapelains de cette église, de six cha-

  1. Il paraît que sa célébration aurait déjà préoccupé le duc de Savoie, car les protocoles de Bolomier, sous la date du 19 juillet 1429, contiennent les pouvoirs originaux donnés par Amédée VIII à Amédée de Challant, Jacques Oriole, Amédée Macet, Guillaume de La Forêt et Guillaume Rigaud, pour traiter ce mariage (Souvenirs d’Amédée VIII, Mém. de l’Acad. sav., IIe série, t. IV. p. 210.)