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vergne, vers 570, ce monastère adopta la règle de saint Benoît, qui commençait à se propager. Détruit par les Sarrasins en 732, il fut relevé par Louis le Débonnaire. Peu à peu, un grand nombre de maisons religieuses lui furent soumises, tant dans l’ancienne France qu’en Savoie. Au moment de la fondation du prieuré de Saint-Innocent, celui de Sainte-Marie-des-Échelles lui appartenait, de même que l’église de oe lieu, en vertu d’une donation d’umbert-aux-Blanches-Mains[1].

Bien que simple prieuré rural, celui de Saint-Innocent avait une certaine juridiction sur les habitants de la localité. En 1315, une difficulté surgit à cet égard entre le représentant du comte de Savoie et le prieur. Jean Cignon, procureur d’Amédée V, prétendait que son seigneur avait toute juridiction, le mère et le mixte empire, sur la paroisse et le village de Saint-Innocent et sur toutes leurs dépendances et, par conséquent, même sur les gens du prieuré. Anthelme de Montfalcon, prieur de Saint-Innocent, soutenait au contraire que cette juridiction appartenait in solidum, en commun, au prieur et au comte, tant en vertu d’une donation faite au prieur par Béatrix de Genève, comtesse de Savoie, du vivant de son mari, le comte Thomas, qu’en vertu de la coutume, d’un long usage, d’une possession journalière et paisible et de plusieurs autres droits et raisons.

A la demande du prieur Anthelme, une transaction intervint, et il fut convenu :

I° Que le prieur aurait sur ses hommes, dans toute la

  1. Ces deux établissements lui appartinrent de 1042 à 1273. (Gallia Christiana, t. II, p. 761.) — Mém. de la Soc. sav. d’hist,, t. IV, p. 394 et suiv. — Cartulaire de Saint-Chaffre (Académie delphinale, Documents, vol. II.