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marches du grand-autel, ainsi que le défunt l’avait ordonné. La cérémonie des funérailles se fit deux ans après, avec celles du duc Louis et de la duchesse Anne de Chypre, au milieu d’un grand concours de fidèles, de prêtres et de prélats, parmi lesquels se trouvait l’abbé d’Hautecombe[1].

Il laissait pour successeur son fils Philibert Ier, encore enfant. Né à Chambéry le 7 août 1465, il régna sous la tutelle de sa mère Yolande, à qui les États généraux confirmèrent la régence, malgré l’opposition de ses beaux-frères, les comtes de Romont, de Bresse et de Genève. Aussi, les troubles à l’intérieur ne firent qu’augmenter. En butte aux intrigues ambitieuses des princes de Savoie, du roi de France Louis XI, de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, jamais minorité ne fut plus désastreuse. Après les défaites de Grandson et de Morat, Charles, assombri, s’indigne des tentatives faites par son alliée, la duchesse de Savoie, pour obtenir un accommodement avec la France. Il la fait enlever dans un guet-apens, près de Genève, par Olivier de la Marche, qui la met en croupe sur son cheval, tandis que les princes et les princesses, ses enfants, sont arrêtés par les autres cavaliers (1476). Le jeune duc parvient à s’échapper, regagne Chambéry, et, peu de temps après, il est confié par les États généraux à son oncle, Louis XI, seul protecteur puissant qui lui reste.

Dés lors, le roi de France tient entre ses mains le sort du duché qu’il administre comme une de ses provinces.

Néanmoins, à la prière de sa sœur captive à Rouvre, il parvient à la délivrer par un habile coup de main, va la recevoir à Plessis-lez-Tours, la conduit à Lyon, où il avait

  1. Guichenon, Savoie, p. 555.