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à exalter ses talents militaires, son amour de la science et ses éminentes vertus. Une mort prématurée vint le dérober à l’affection de ses sujets, lorsqu’il accomplissait sa 21e année[1].

Il avait reçu de Charlotte de Lusignan, épouse de Louis (II), second frère d’Amédée IX, la donation des royaumes d’Arménie, de Chypre et de Jérusalem, dont elle était héritière légitime et dépossédée. Charles Ier prit en conséquence le titre de roi (in partibus), et il le transmit à ses successeurs, qui l’ont porté jusqu’à ce qu’ils aient pris celui de roi d’Italie.

Par une habitude suivie dans les cours à cette époque, il avait été promis en mariage tout jeune encore. Louise de Savoie, sa cousine, devint sa future lorsqu’il n’avait encore que 5 ans. Cette promesse fut conclue au château d’Annecy, le 11 avril 1473, en présence des seigneurs des environs et à la suite de négociations confiées par la duchesse Yolande à Antoine d’Orlyé de Saint-Innocent, gouverneur de Nice, et à Antoine Lambert, doyen de Savoie[2]. Mais l’union ne s’accomplit point, et, douze ans plus tard (1er avril 1485), Charles épousait, à Casai, Blanche de Montferrat qui lui donna deux enfants : Yolande-Louise et Charles II, duc de Savoie.

Yolande-Louise, née à Turin le 11 juillet 1487, baptisée le 29 dans la cathédrale de Turin, fut honorée de nombreux parrains, au dire de Guichenon, entre autres, du duc de Milan, de la marquise de Montferrat, de l’évêque de Verceil, Urbain de Bonivard ; de l’archevêque de Tarentaise, Jean de Compeys ; du chancelier Champion.

  1. Il mourut à Pignerol, le 13 mars 1490. soupçonné d’avoir été empoisonné, et fut inhumé dans le tombeau des princes d’Achaïe, l’église de Saint-François.
  2. Guichenon, Savoie, p. 581.