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bert III, comte de Savoie[1]. Dans les cloîtres, se trouvent son tombeau et ses ossements avec une inscription gravée sur la pierre. Les corps de presque tous les autres comtes et ducs sont déposés dans une chapelle à l’intérieur du temple de la Vierge[2]. On remarque, parmi les mausolées des comtes et des ducs, le tombeau et l’épitaphe de Louis de Savoie et de son épouse qui s’illustrèrent sous Amédée IV[3], celui de Boniface, archevêque de Cantorbéry, situé près du maître autel, du même côté que celui de Louis. »

Quatre-vingts ans auparavant, on voyait à Hautecombe un vaste et ancien palais dont il ne subsiste que de hauts pans de murs et des décombres. Le reste est tombé en ruine par suite de l’absence des princes et des gouverneurs. Prés des portes de l’enceinte du monastère se meuvent trois pierres de moulin, dont l’auteur admire l’agencement. Elles sont mises en mouvement par un cours d’eau amené dans des tubes de bois et des troncs d’arbre, depuis le plateau supérieur où se trouvent deux réservoirs approvisionnés par la fontaine intermittente et que des écluses permettent de fermer ou d’ouvrir à volonté. Près de là sourd par intervalle la fontaine merveilleuse, — ainsi appelée déjà à cette époque, — visitée par des médecins célèbres et des savants attirés des con-

  1. Delbene a néanmoins écrit dans son Amédéide, en parlant d’ Amédée III :

    De la mère du Christ il fut grand serviteur ;
    Sainct-Sulpice, et Thame, Hautecombe la belle,
    Les donnans de grands biens il en fut fondateur.

  2. On se rappelle que toutes les abbayes cisterciennes sont sous le vocable de sainte Marie ou de Notre-Dame.
  3. L’auteur veut sans doute désigner Amédée V, qui régna de 1285 à 1323. Il s’agit ici de Louis de Savoie, sire de Vaud.