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au Sénat de faire jouir ledit Hyvert de cette prébende « propriété du duc de Savoie[1]. »

Nous ne savons depuis quelle époque les ducs disposaient d’une partie des revenus d’Hautecombe au préjudice de l’abbé commendataire. En 1589, un nommé Claude Ducrest dit le Lacquez avait la jouissance de cette prébende et consentit à s’en dessaisir en faveur d’Antoine Hyvert dont nous venons de parler. Après Antoine, ce fut son fils Hugues qui en jouit[2].

Charles-Emmanuel, qui, à cette époque, passa jusqu’à dix-neuf mois de suite hors de sa capitale, se trouvait fréquemment en-deçà des Alpes et résidait alternativement à Chambéry, au château de Villeneuve près Chambéry, à Rumilly, à Thonon, à Évian, au fort Sainte-Catherine et à Bourg en Bresse. Il revint encore à Hautecombe, dans les derniers jours de septembre 1598, avant de se rendre en Chablais, où il devait assister aux solennités que François de Sales et ses missionnaires firent célébrer pour donner un dernier coup à l’hérésie chancelante.

On sait que Charles-Emmanuel, très zélé pour la cause catholique, contribua au rétablissement du culte, dans le Chablais, par son empressement à seconder les missions,

  1. Voir Pièces justificatives, n° 46.
  2. Charles-Emmanuel l’attribua à Antoine Hyvert par patentes données à Chambéry, le 15 décembre 1689, et ce, pour toute la vie dudit Hyvert. Le 3 février 1594, le duc confirme cette libéralité, nonobstant toutes autres concessions faites par lui ou par l’infante au profit de qui que ce soit, et notamment de Jean-Pierre Rosset, arquebusier de la garde ducale, et, à la demande d’Antoine Hyvert, il promet la jouissance de cette prébende à Hugues Hyvert, prêtre, qui en jouira après le décès de son père Antoine. (Pièces justificatives, n° 44.)
    On trouvera encore, sous les n° 43 et 47, deux pièces relatives à cette prébende.