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France en plusieurs États placés sous la suzeraineté de l’Espagne, et céder au duc de Savoie la Provence, le Lyonnais et le Dauphiné. D’après le cardinal d’Ossat, Charles-Emmanuel se proposait de descendre à Lyon pour mieux connaître les plans de la conjuration, lorsque, grâce à Delbene, elle aurait été découverte, ce qui aurait amené Charles-Emmanuel à le priver des revenus de l’abbaye[1].

Cette disgrâce durait encore dans les premiers mois de 1601. Deux neveux de Delbene, au service du roi de France, et Henri IV lui-même firent de vaines instances auprès du pape pour qu’il voulût leur servir de médiateur vis-à-vis du duc de Savoie et obtenir de lui l’autorisation dont avait besoin Delbene pour résigner l’abbaye d’Hautecombe, ou bien pour que le pape considérât comme valable la résignation qu’avait autorisée Henri IV, pendant que ses troupes occupaient la Savoie. « Je désirerais, écrivait ce dernier au cardinal d’Ossat, que ladite résignation que j’ai accordée fût admise à Rome sur ma nomination ou autrement, afin de tirer cette famille, qui m’est très affectionnée, des peines et pertes qu’elle reçoit en cette occasion pour mon service[2]. »

Deux ans plus tard, l’affaire aboutit à un échange de l’abbaye de Méziéres, en Bourgogne, tenue par Sylvestre de Saluces, contre celle d’Hautecombe. Charles-Emmanuel, favorable à cette permutation, choisit pour économe de cette dernière abbaye, pendant le temps nécessaire à l’obtention des bulles pontificales, le futur titulaire[3].

  1. Lettres du cardinal d’Ossat.
  2. Lettre écrite à Lyon, le 20 janvier 1601.
  3. Voir aux Documents, n° 48, cette constitution d’économe.
    Les différentes pièces relatives à cet abbé, que nous avons analysées, se trouvent aux archives du Sénat, Recueil des Édits.