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que tous de bonne compagnie nous puissions advancer en la voie du ciel : à quoi je trouve des grandes dispositions[1]. »

Il paraît que la duchesse de Savoie s’empressa de seconder ses bonnes intentions. Le 20 avril suivant, le prieur lui adresse des remercîments et lui annonce l’envoi d’un mémoire sur les besoins de sa communauté.

Ce mémoire, ou projet de règlement pour la vie intérieure du monastère, témoigne des sincères efforts et de la bonne volonté des quelques moines qui restaient encore à Hautecombe. Il est divisé en huit articles dont voici le résumé :

Premièrement, il plaira à Son Altesse Royale d’agréer et d’autoriser le dessein pris par la plus grande partie des religieux, de vivre dans l’intégrité de leurs vocation et communion, en laquelle ils désirent se maintenir pour le bien qui en résultera à ladite abbaye et au service de Dieu, en ayant été divertis par les grandes contrariétés et excès des abbés commendataires, et, à cet effet, ils ont mis toutes les pensions en commun.

Deuxièmement, en cas de mort ou d’absence d’un religieux, sa pension vacante profitera au couvent et non aux fermiers comme à présent.

Troisièmement, lorsque les trois religieux qui ont acquis des pièces de vignes de la mense abbatiale viendront à mourir, ces vignes demeureront la propriété du couvent. Les pensions des religieux seront de la sorte quelque peu augmentées, car, aujourd’hui, elles sont tellement réduites, qu’elles ne consistent qu’en 10 quarts de Savoie par jour, 36 florins pour les habits, plus 8 veissels de fro-

  1. Arch. de Cour, Abbaz., mazzo III.