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Malgré les succèsde Victor-Amédée, la Savoie ne lui fut rendue qu’après le traité d’Utrecht (11 avril 1713) ; il en prit possession officiellement le 5 juin suivant. Cette province avait horriblement souffert pendant les dix années qui venaient de s’écouler. Les deux armées françaises, commandées par La Feuillade et d’Angervilliers, répandaient partout la terreur, commettaient toutes sortes d’excès par voie de réquisition ou par le pillage. Aussi, malgré les efforts du Sénat et de la Chambre des Comptes, cette triste époque n’a de comparable que les plus sombres jours de 1793[1].

La retraite d’Hautecombe ne fut pas épargnée par ces deux invasions. La première eut pour effet de priver l’abbé commendataire de ses revenus saisis par les Français, et, depuis lors, le désarroi fut tel dans la gestion du bénéfice, que bientôt le Sénat se crut autorisé, comme gardien des biens du patronage de S. A., à prendre en main son administration.

En effet, le 22 avril 1700, le procureur général Favier

    Victor-Amédée II, mort le 31 octobre 1732, vers les dix heures du soir. (Billets royaux, aux archives du Sénat.)
    Charles-Emmanuel III, mort le 20 février 1773, porté à Superga le 25 même mois.
    Victor-Amédée III, mort le 16 octobre 1796.
    Victor-Emmanuel Ier. mort le 10 janvier 1824.
    Charles-Albert, mort le 28 juillet 1849, à trois heures et demie du soir, à Oporto, déposé à Superga le 14 octobre suivant.
    Suivant une pieuse coutume, le corps du dernier roi défunt restait placé sur une espèce de mausolée qui s’élève au centre des galeries mortuaires, jusqu’à ce que son successeur vienne le remplacer. Son corps est alors déposé, pour y demeurer définitivement, dans une des nombreuses niches horizontales, véritables loculi des catacombes romaines, dont sont revêtus les murs des souterrains de la basilique.

  1. Burnier, op. cit.