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il écrit à l’abbé Palazzi de Selve, économe des bénéfices vacants, pour lui faire part de la nomination de l’intendant Ferraris aux fonctions de délégué pour le temporel de l’abbaye, et lui manifeste ses intentions de voir se relever les bâtiments dont la reconstruction et la réparation avaient été interrompues depuis 1742, — de faire rendre compte aux religieux des recettes et dépenses faites en 1742 et depuis lors, — d’exiger que ce compte soit annuellement présenté au sous-économe de l’abbé Palazzi, à Chambéry, pour l’avenir.

Les travaux à effectuer étaient encore nombreux et les finances de l’État avaient dû subir les conséquences inévitables d’une guerre prolongée. D’autre part, le chapitre de la Sainte-Chapelle de Chambéry réclamait de nouveaux secours du souverain.

Créé par le pape Paul II, en 1467, à la demande d’Amédée IX, pour desservir la splendide chapelle du Château de Chambéry, commencée par Amédée VIII, ce chapitre fut doté, à l’origine, de nombreuses fondations. Plus tard, la garde du Saint-Suaire lui attira de nombreux pèlerins et de riches offrandes. Mais, dès 1578, cette précieuse relique ayant été transportée à Turin, la foule n’accourait plus à la Sainte-Chapelle[1]. Avec le cours des temps, ses rentes avaient subi le sort des revenus de la plupart des maisons religieuses ; elles avaient diminué progressivement par la difficulté de leur administration et par les charges dont elles furent gravées. D’accord avec Charles-Emmanuel III, la collégiale sollicite auprès de la cour de Rome l’union des biens de l’abbaye d’Hautecombe, vacante depuis plu-

  1. Voir La Sainte-Chapelle du Château de Chambéry, par M. A. de Jussieu, archiviste de la Savoie. (Mém. de l’Acad. de Sav., 2e série, t. X.)