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en Savoie, située au bord du lac du Bourget. Ayant été destiné par la divine Providence à relever de ses ruines cette église et à y replacer les cendres de mes ancêtres dans leurs tombeaux, je choisis ce saint lieu pour celui de ma sépulture, et mon corps y sera enterré dans la chapelle dite des Princes, avec la simple épitaphe qu’on trouvera écrite de ma propre main, que je ferai remettre aux religieux de cette abbaye, et, au cas que ladite chapelle et l’église ne soient pas encore achevées au moment de mon décès, mon corps sera déposé dans la Sainte -Chapelle de Chambéry, en attendant qu’il puisse y être transporté. (§ 3.)

« Mon héritière (la reine Marie-Christine) sera tenue de porter à leur terme les réparations et le rétablissement des religieux à Hautecombe et de fournir l’argent nécessaire. (§19.)

« Les trois corps saints de saint Félix, qui est à Turin, sainte Christine, qui est à Govon, et saint Victor, qui est à Gênes, dont les papes qui me les ont donnés m’ont laissé la disponibilité, je les laisse à la reine ma très chère épouse, qui pourra les retenir auprès d’elle ou les donner à quelque église ou communauté religieuse, comme elle jugera à propos ; celui de saint Félix, après son décès, je la prie de l’envoyer à l’abbaye d’Hautecombe, ou avant, si elle le juge à propos. » (§ 20.)

Peu de jours avant sa mort, Charles-Félix fit appeler le comte de Collobiano, un de ses exécuteurs testamentaires, et, lui parlant de sa fin prochaine avec la sérénité du juste, il lui déclara ne plus vouloir être inhumé dans la chapelle des Princes, ce qui causerait des embarras, mais près de la porte de l’église, dans la chapelle de Belley.

Ses volontés furent pieusement exécutées. Son corps resta quarante -huit heures, exposé sur son lit de mort,