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Charles-Félix, et avait été secondée principalement par le comté de Collobiano, son chevalier d’honneur, et exécuteur testamentaire du roi. Elle y consacra des sommes beaucoup plus considérables que le restaurateur lui-même. En dehors des dépenses nécessitées par les travaux dont nous venons de parler, elle en fit pour le mobilier de l’église et de la sacristie où l’on remarque encore, à côté d’une chasuble brodée par la duchesse d’Orléans, sa sœur, qui fut reine des Français, une autre, brodée de ses propres mains. Elle concéda, en outre, aux religieux le droit de pêche sur toute la longueur de leur propriété[1], droit dont ils jouirent jusqu’en 1855.

Le 12 mars 1849, elle rendait le dernier soupir au château de Savone, âgée de 70 ans.

Diverses dispositions de son testament, rédigé le 24 novembre 1840, intéressent Hautecombe. Elle léguait au monastère une nouvelle rente de 6,000 livres à ajouter aux 10,000 constituées par Charles-Félix, sous diverses conditions, entre autres de porter de 8 à 12 le nombre des prêtres de la communauté et de célébrer un service funèbre annuellement pour la famille de Bourbon. Mais le général de l’Ordre s’étant refusé à présenter ces concessions à l’approbation du Saint-Siège, elles demeurèrent lettre morte pour l’abbaye. La testatrice transmettait ensuite, à titre de legs particulier, à son « petit neveu Victor-Emmanuel, » aujourd’hui roi d’Italie, « la maison destinée à son habitation avec ses dépendances, qui se trouve annexée au couvent d’Hautecombe. » Elle lui confie, ainsi qu’à son auguste père Charles-Albert, le soin d’accomplir les travaux projetés par elle et par son époux. — La pro-

  1. Par lettres du 7 novembre 1839.