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longation de sa vie lui ayant permis de les terminer, cette clause devint sans effet.

Enfin, elle y élit sa sépulture auprès de la dépouille mortelle de celui qui lui fut si cher, et ajoute : « Je ne saurais clore cette disposition concernant l’abbaye d’Hautecombe sans recommander de nouveau au roi, à la reine et aux augustes princes ce monument de l’auguste maison, qui en rappelle les faits glorieux, qui en conserve encore les saintes reliques de familles et qui, en renfermant les restes mortels du roi mon époux, de mémoire toujours chère et glorieuse, en rappelle en outre la piété et la religion. Ce monument, que j’ai toujours tenu en grande considération et que je n’oublierai jamais, je l’abandonne, réconforté par la certitude qu’il passe sous la tutelle et sous la protection du roi, de la reine et de leurs enfants. »

Le jour même de la grande défaite de Novare (23 mars 1849), le cercueil de cette reine de Sardaigne, qui avait été témoin de si grands changements dans la monarchie, traversait le lac du Bourget et était déposé à Hautecombe à côté de son époux. On l’avait revêtue du costume des religieuses de la Visitation, auxquelles elle portait un vif intérêt.

La cérémonie fut présidée par Monseigneur l’archevêque de Chambéry, au milieu d’une assistance peu nombreuse. L’existence même de la nation était en jeu à ce moment ; la cour et les sujets avaient les yeux tournés ailleurs que sur les pompes accompagnant l’inhumation d’une princesse.

Tel fut le dernier convoi funèbre portant un membre de la famille souveraine de Savoie vers la nécropole d’Hautecombe. La première dépouille qui y fut déposée fut celle de Germaine ou Anne, de la famille seigneuriale