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cette question n’avait point été négligée par le gouvernement qui avait déjà envoyé à Paris une personne chargée de la négocier[1].

Une commission internationale fut ensuite nommée dans ce but et, le 20 décembre 1860, parut un décret impérial déclarant abandonnées toutes les poursuites en revendication de propriétés, intentées, au nom de l’ancienne caisse ecclésiastique, contre les différentes communautés de Savoie et entre autres contre les cisterciens.

La communauté d’Hautecombe était donc reconnue complètement et définitivement propriétaire de l’établissement des rives du lac, sauf quelques réserves en faveur du roi Victor-Emmanuel au sujet des appartements royaux.

Restait la rente de 10,000 francs.

Les propositions de la commission, tendant au recouvrement de cette fondation, n’ayant point satisfait le gouvernement italien, restèrent lettre morte pendant plus d’une année. Le procureur dom Charles, dont l’imagination s’échauffait en présence de ces négociations si languissantes, profita de ses relations avec quelques hauts personnages de l’empire[2] pour faire parvenir à Napoléon III un mémoire en faveur de l’abbaye.

M. Vuitry, de nouveau appelé à terminer cette question, réclama le capital de la rente qui serait payée aux religieux par le gouvernement français. L’on s’y refusa obstinément.

L’habile procureur retira l’affaire des mains de la haute

  1. Séance du 31 mai 1860.
  2. Les maréchaux Canrobert et Randon voulurent bien transmettre ce mémoire à l’empereur et l’appuyer de leur recommandation. Dom Charles, mort abbé commendataire d’Hautecombe à Chambéry, le 25 mai 1871, était sergent à Grenoble en 1815, lorsque Napoléon Ier revint de l’île d’Elbe. Le jeune Randon y était aussi comme lieutenant. C’est là qu’avait en lieu leur première entrevue.