Page:Histoire de l'abbaye d'Hautecombe en Savoie.djvu/521

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 510 —

gieux, spécialement par des Trappistes, préoccupait les esprits tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du monastère.

Le 6 juin 1861, le prieur réunit ses moines dans la salle capitulaire et leur demanda leur avis. Tous, moins un seul, convinrent qu’il était urgent qu’une autre corporation occupât le monastère et que les Trappistes seraient, plus naturellement que tous les autres, appelés à les remplacer, comme appartenant aussi à l’ordre de Cîteaux.

Cette décision fut communiquée au délégué apostolique, qui l’approuva ; mais il voulut attendre la solution des négociations relatives à la rente de 10,000 fr. avant de faire aucune démarche dans ce but.

Lors des fêtes de la canonisation des martyrs du Japon, pendant l’été de 1862, un concours immense de prêtres, de religieux et de laïques se trouva réuni dans la métropole de la catholicité. L’abbé Cesari, président général de l’ordre cistercien, apprit ce qui se passait à Hautecombe et crut le moment favorable pour recouvrer sa juridiction sur ce monastère. Sachant que le délégué apostolique, dans le but de donner à cette maison une vie nouvelle qu’elle ne pouvait reprendre par elle-même, voulait y introduire d’autres religieux, il reprit le projet abandonné en 1856, travailla à y faire entrer les nouveaux cisterciens de Sénanque, sur qui il avait autorité, et il s’occupa d’une fusion des régies de cette communauté avec celles de la congrégation d’Italie.

Ce projet, communiqué à Mgr Billiet quand il se rendit à Rome, dans le mois de septembre suivant, pour présenter, comme nouveau prince de l’Église, ses hommages au Souverain Pontife, ne trouva chez lui aucune opposition. L’année suivante, l’abbé Barnouin visita cette abbaye et s’entendit avec le délégué apostolique qui resta chargé d’ob-