Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/109

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Méridionale. Ces triſtes plaines ſont couvertes de pins ou de cèdres, ce qui annonce un terrein ingrat ; & ſemées, par intervalle, d’un petit nombre de chênes trop gras pour être employés à la conſtruction des vaiſſeaux. Les côtes, généralement barrées par un banc de ſable qui en écarte les navigateurs, n’appellent pas plus impérieuſement la population que l’intérieur des terres. Enfin le pays eſt plus exposé que les contrées limitrophes aux ouragans qui viennent du ſud eſt.

Ces motifs éloignèrent, ſans doute, les Anglois de la Caroline Septentrionale, quoique ce fût la première plage qu’ils euſſent découverte dans le Nouveau-Monde. Aucun des nombreux expatriés que leur caractère ou leur ſituation pouſſoient dans cet autre hémiſphère, n’y portoit ſa misère ou ſon inquiétude. Ce ne fut que tard que quelques vagabonds, ſans aveu, ſans loix, ſans projets s’y fixèrent. Mais, avec le tems, les terres devinrent rares dans les autres colonies ; & alors les hommes, qui n’étoient pas en état d’en acheter, refluèrent dans une région qui leur en offroit gratuitement. On voit aujourd’hui, dans la