Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/189

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tiquité. Il falloit que les droits de l’homme, que les droits des nations y fuſſent ſolidement établis dans des écrits originaux qui feront le charme & la conſolation des ſiècles les plus reculés.

Les ouvrages d’imagination & de goût ne tarderont pas à ſuivre ceux de raiſonnement & d’obſervation. Bientôt peut-être la Nouvelle-Angleterre pourra citer ſes Homères, ſes Théocrites, ſes Sophocles. On n’y manque plus de ſecours, de maîtres, de modèles. L’éducation s’y répand, s’y perfectionne de plus en plus. Dans les proportions on y voit plus de gens bien nés ; plus de loiſir & de moyens pour ſuivre ſon talent qu’on n’en trouve en Europe, où l’inſtitution même de la jeuneſſe eſt ſouvent contraire au progrès & au développement du génie & de la raiſon.

Par un contraſte ſingulier avec l’ancien monde, où les arts ſont allés du Midi vers le Nord, on verra dans le nouveau le Nord éclairer le Midi. Juſqu’à nos jours, l’eſprit a paru s’énerver comme le corps dans les Indes Occidentales. Vifs & pénétrans de bonne heure, les hommes y conçoivent