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Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/19

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trine. Les principaux chefs de cette ſorte avoient bien enſeigné qu’il étoit inutile & ridicule d’adminiſtrer le baptême aux enfans, ainſi qu’on le penſoit, diſoient-ils, dans la primitive égliſe : mais ils n’avoient pas encore une fois mis en pratique ce ſeul article de croyance, qui ſervoit de prétexte à leur séparation. L’eſprit de sédition ſuſpendoit chez eux les ſoins qu’ils devoient aux dogmes ſchiſmatiques, ſur leſquels ils fondoient leur révolte. Secouer le joug tyrannique de l’égliſe & de l’état, c’étoit leur loi, c’étoit leur foi. S’enrôler dans les armées du Seigneur, s’inſcrire parmi les fidèles qui devoient employer le glaive de Gédeon ; c’étoit leur deviſe, leur but, leur point de ralliement.

Ce ne fut qu’après avoir porté le fer & le feu dans une grande partie de l’Allemagne, que les anabaptiſtes ſongèrent à donner quelque fondement & quelque ſuite à leur créance, à marquer leur confédération par un ſigne viſible, qui l’unît & la cimentât. Ligués d’abord par inſpiration pour former un corps d’armée, ils ſe liguèrent en 1525 pour compoſer un corps de religion.