Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/217

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à la navigation, ſelon l’influence que la terre ou la mer peuvent avoir ſur la ſubſiſtance des habitans qui peupleront cette côte déſerte. Si la nouvelle colonie eſt portée par le cours d’un grand fleuve bien avant dans les terres, un légiſlateur doit prévoir & leur genre, & leur degré de fécondité ; les relations que la colonie aura, ſoit au-dedans du pays, ſoit au-dehors, par le commerce des denrées les plus utiles à ſa proſpérité.

Mais c’eſt, ſur-tout, dans la diſtribution de la propriété, qu’éclatera la ſageſſe de la légiſlation. En général, & dans tous les pays du monde, quand on fonde une colonie, il faut donner des terres à tous les hommes, c’eſt-à-dire, à chacun une étendue ſuffiſante pour l’entretien d’une famille ; en diſtribuer davantage à ceux qui auront la faculté de faire les avances néceſſaires pour les mettre en valeur ; en réſerver de vacantes pour les générations ou les recrues, dont la colonie peut, avec le tems, s’augmenter.

Le premier objet d’une peuplade naiſſante, eſt la ſubſiſtance & la population ; le ſecond eſt la proſpérité qui doit naître de ces deux