Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/220

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peuvent entrer dans le monde ſans y contracter les engagemens & les liens d’où dépend le reſte de leur vie. S’ils y prennent une femme, une profeſſion, une carrière ; ils y trouvent par-tout les ſemences du mal & de la corruption, enracinées dans toutes les conditions ; une conduite entièrement opposée à leurs principes, des exemples & des diſcours qui déconcertent & combattent leurs réſolutions.

Mais dans une colonie naiſſante, l’influence de la première génération, peut être corrigée par les mœurs de la ſeconde. Tous les eſprits ſont préparés à la vertu par le travail. Les beſoins de la vie, écartent tous les vices qui naiſſent du loiſir. Les écumes de cette population ont un écoulement vers la métropole, où le luxe attire, appelle ſans ceſſe les colons riches & voluptueux. Toutes les facilités ſont ouvertes aux précautions du légiſlateur qui veut épurer le ſang & les mœurs d’une peuplade. Qu’il ait du génie & de la vertu, les terres & les hommes qu’il aura dans ſes mains inſpireront à ſon âme un plan de ſociété qu’un écrivain ne peut jamais tracer, que d’une manière