Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/240

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ne, n’aura plus à choiſir de la part des peuples que l’inſolence ouverte ou la haine cachée.

Le premier devoir d’une adminiſtration ſage eſt donc de ménager les opinions dominantes dans un pays : car les opinions ſont la propriété la plus chère des peuples, propriété plus chère que leur fortune même. Elle peut travailler ſans doute à les rectifier par les lumières, à les changer par la perſuaſion, ſi elles diminuent les forces de l’état. Mais il n’eſt pas permis de les contrarier ſans néceſſité ; & il n’y en eut jamais pour rejeter le ſyſtême adopté par l’Amérique Septentrionale.

En effet, ſoit que les diverſes contrées de ce Nouveau-Monde fuſſent autorisées, comme elles le ſouhaitoient, à envoyer des repréſentans au parlement, pour y délibérer avec leurs concitoyens ſur les beſoins de tout l’empire Britannique ; ſoit qu’elles continuâſſent à examiner dans leur propre ſein ce qu’il leur convenoit d’accorder de contribution, il n’en pouvoit réſulter aucun embarras pour le fiſc. Dans le premier cas, les réclamations de leurs députés auroient été