Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/258

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une réſiſtance opiniâtre à des maîtres impérieux. C’eſt la lutte d’un corps contre un autre corps, du congres de l’Amérique contre le parlement d’Angleterre, d’une nation contre une nation. Les réſolutions priſes de part & d’autre échauffent de plus en plus les eſprits. L’animoſité augmente. Tout eſpoir de conciliation s’évanouit. Des deux côtés on aiguiſe le glaive. La Grande-Bretagne envoie des troupes dans le Nouveau-Monde. Cet autre hémiſphère s’occupe de ſa défenſe. Les citoyens y deviennent ſoldats. Les matériaux de l’incendie s’amaſſent, & bientôt va ſe former l’embrâſement.

Gage, commandant des troupes royales, fait partir de Boſton, dans la nuit du 18 avril 1775, un détachement chargé de détruire un magaſin d’armes & de munitions, aſſemblé par les Américains à Concord. Ce corps rencontre à Lexington quelques milices qu’il diſſipe ſans beaucoup d’efforts, continue rapidement ſa marche, & exécute les ordres dont il étoit porteur. Mais à peine a-t-il repris le chemin de la capitale, qu’il ſe voit aſſailli, dans un eſpace de quinze milles, par une multitude furieuſe, à laquelle il donne,