Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/282

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loix lorſqu’ils en ſont vexés ; vous les foulez aux pieds lorſqu’elles réclament en leur faveur. Vous vous taxez vous-mêmes, & vous voulez les taxer. Lorſqu’on porte la moindre atteinte à ce privilège, vous pouſſez des cris de fureur, vous prenez les armes, vous êtes prêts à vous faire égorger ; & vous portez le poignard ſur la gorge de votre concitoyen pour le contraindre à y renoncer. Vos ports ſont ouverts à toutes les nations ; & vous leur fermez les ports de vos colons. Vos marchandiſes ſe rendent par-tout où il vous plaît ; & les leurs ſont forcées de paſſer chez vous. Vous manufacturez ; & vous ne voulez pas qu’ils manufacturent. Ils ont des peaux, ils ont des fers ; & ces peaux, ces fers, il faut qu’ils vous les livrent bruts. Ce que vous acquérez à bas prix, il faut qu’ils l’achètent de vous au prix qu’y met votre rapacité. Vous les immolez à vos commerçans ; & parce que votre compagnie des Indes périclitoit, il falloit que les Américains réparâſſent ſes pertes. Et vous les appeliez vos concitoyens ; & c’eſt ainſi que vous les invitez à recevoir votre conſtitution. Allez, allez. Cette unité, cette ligue qui vous ſemble