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des deux Indes.

opérations. Il fut mis à la tête d’un comité ſecret qui devoit entretenir des liaiſons ſuivies avec le congrès général. Le tems de ſa geſtion fut borné à deux ans : mais les loix permettoient de le prolonger.

Les provinces ne devoient pas compte de leur adminiſtration au grand conſeil de la nation, quoique composé des députés de toutes les colonies. La ſupériorité du congrès général ſur les congrès particuliers ſe bornoit à ce qui étoit du reſſort de la politique & de la guerre.

Mais quelques perſonnes ont jugé que l’inſtitution de ce corps n’étoit pas auſſi bien combinée que la légiſlation des provinces. Il ſemble en effet que des états fédératifs, qui ſortent de la condition de ſujets pour s’élever à l’indépendance, ne peuvent ſans péril confier à leurs délégués le pouvoir illimité de faire la guerre & la paix. Car ceux-ci, s’ils étoient ou infidèles ou peu éclairés, pourroient remettre l’état entier dans les fers dont il cherche à s’échapper. Il ſemble que dans ces momens de révolution la volonté publique ne ſauroit être trop connue, trop littéralement prononcée. Sans doute,