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des deux Indes.

côtes ſans défenſe, que des contrées entièrement ouvertes ne réſiſteroient pas à ſes flottes & à ſes armées. Cette expédition ne lui paroiſſoit pas devoir être aſſez longue pour que les paiſibles cultivateurs de l’Amérique euſſent le tems de s’inſtruire dans l’art de la guerre. On oublia de faire entrer en calcul le climat, les rivières, les défilés, les bois, les marais, le défaut de ſubſiſtances à meſure qu’on avanceroit dans l’intérieur des terres, une infinité d’autres obſtacles phyſiques qui s’oppoſeroient à de rapides progrès dans un pays dont les trois quarts étoient incultes & qu’il falloit regarder comme neuf. L’influence des cauſes morales retarda encore plus les ſuccès.

La Grande-Bretagne eſt la région des partis. Ses rois parurent aſſez généralement convaincus de la néceſſité d’abandonner la direction des affaires à la faction qui prévaloit. Elle les conduiſoit communément avec intelligence & avec vigueur, parce que les principaux agens qui la compoſoient étoient animés d’un intérêt commun. Alors à l’eſprit public qui règne en Angleterre plus que dans aucun gouvernement de l’Europe, ſe