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des deux Indes.

ſe vit exposé aux attaques ſans ceſſe renaiſſantes d’un corps ennemi, uni & ſerré. Ses réſolutions quelles qu’elles fuſſent, étoient combattues par le ridicule ou par le raiſonnement. On le blâmoit d’avoir sévi contre des citoyens éloignés, comme on l’auroit blâmé de les avoir ménagés. Ceux même qui, dans le parlement, s’élevoient avec le plus de véhémence contre le traitement fait aux Américains ; ceux qui les encourageoient le plus à la réſiſtance ; ceux qui peut-être leur faiſoient paſſer des ſecours ſecrets, étoient auſſi opposés à l’indépendance que les adminiſtrateurs qu’on travailloit ſans relâche à avilir ou à rendre odieux. Si l’oppoſition eût réuſſi à dégoûter le prince de ſes confidens, ou à en obtenir le ſacrifice par le cri de la nation, le projet de ſubjuguer l’Amérique eût été ſuivi : mais avec plus de dignité, plus de force & des meſures peut-être mieux combinées. La réduction des provinces révoltées ne devant pas être ſon ouvrage, elle aima mieux que cette immenſe partie de l’empire Britannique en fût séparée, que ſi elle y reſtoit attachée par d’autres mains que les ſiennes.