Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/336

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L’activité des généraux ne répara pas le vice de ces contrariétés, & des lenteurs qui en étoient la ſuite. Ils accordèrent au ſoldat de trop longs repos ; ils employèrent à méditer le tems d’agir ; ils approchèrent des nouvelles levées avec les mêmes précautions qu’ils auroient priſes devant des troupes exercées. Les Anglois, qui ont tant d’impétuoſité dans leurs factions, portent par-tout ailleurs un caractère froid & calme. Il leur faut des paſſions violentes pour les agiter. Quand ce reſſort leur manque, ils calculent tous leurs mouvemens. Alors ils ſe gouvernent par la trempe de leur eſprit qui, en général, ſi on excepte les arts de l’imagination & du goût, eſt par-tout ailleurs méthodique & ſage. À la guerre, leur valeur ne perd jamais de vue les principes, & accorde peu au haſard. Rarement laiſſent-ils ſur leurs flancs ou derrière eux quelque choſe qui puiſſe leur donner de l’inquiétude. Ce ſyſtême a ſes avantages, ſur-tout dans un pays étroit & reſſerré, dans un pays hériſſé de fortereſſes ou de places de guerre. Mais dans les circonſtances préſentes & ſur le vaſte continent de l’Amé-