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des deux Indes.

entraîne des lenteurs néceſſaires ? Pourquoi s’être mis par un traité inconſidéré dans les fers du congrès qu’on auroit tenu lui-même dans la dépendance par des ſubſides abondans & réglés ? Pourquoi enfin n’avoir pas affermi la révolution en tenant toujours ſur les côtes ſeptentrionales du Nouveau-Monde une eſcadre qui protégeât les colonies & fit en même-tems reſpecter notre alliance ? Mais l’Europe, qui a les yeux fixés ſur nous, voit un grand deſſein & nulles démarches concertées ; voit dans nos arſenaux & ſur nos ports des préparatifs immenſes, & nulle exécution ; voit des flottes menaçantes, & cet appareil rendu preſque inutile ; l’audace & la valeur dans les particuliers, la molleſſe & l’irréſolution dans les chefs ; tout ce qui annonce d’un côté la force & le pouvoir impoſant d’un grand peuple, tout ce qui annonce de l’autre la foibleſſe & la lenteur qui tiennent au caractère & aux vues. C’eſt par cette contradiction frappante entré nos projets & nos démarches, entre nos moyens & l’eſprit qui les emploie, que le génie Anglois, un moment étonné, a repris ſa vigueur ; & juſqu’à préſent c’eſt un peu-