Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/370

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blême à réſoudre pour l’Europe, ſi, en nous déclarant pour l’Amérique, nous n’avons pas nous-mêmes relevé les forces de l’Angleterre.

Telles ſont les plaintes qui retentiſſent de toute part, & que nous ne craignons pas de raſſembler ici & de mettre ſous les yeux de l’autorité, ſi elle daigne les entendre ou les lire.

Enfin la philoſophie, dont le premier ſentiment eſt le déſir de voir tous les gouvernemens juſtes & tous les peuples heureux, en portant un coup-d’œil ſur cette alliance d’une monarchie avec un peuple qui défend ſa liberté, en cherche le motif. Elle voit trop que le bonheur de l’humanité n’y a point de part. Elle penſe que ſi l’amour de la juſtice eut décidé la cour de Verſailles, elle auroit arrêté dans le premier article de ſa convention avec l’Amérique, que tous les peuples opprimés avoient le droit de s’élever contre leurs oppreſſeurs. Mais cette maxime qui forme une des loix de l’Angleterre ; dont un roi de Hongrie, en montant ſur le trône, oſa faire une des conſtitutions de l’état ; qu’un des plus grands princes qui aient régné ſur le monde, Trajan, adopta,