Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/380

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

culté de l’harmonie & de l’accord, soit dans les desseins, soit dans l’emploi des forces ; l’Angleterre est abandonnée à elle-même, mais n’ayant à diriger que sa propre force, elle a l’avantage de l’unité dans les desseins, d’une combinaison plus sûre & peut-être plus prompte dans les idées : elle peut plus aisément subordonner à une seule vue ses plans d’attaque & de défense.

Pour avoir une balance exacte, il faut encore peser la différente énergie que peut communiquer aux nations rivales une guerre, qui d’un côté n’est à beaucoup d’égards qu’une guerre de rois & de ministres ; qui de l’autre est une guerre vraiment nationale, où il s’agit pour l’Angleterre de ses plus grands intérêts, d’un commerce qui fait sa richesse, d’un empire & d’une gloire qui sont sa grandeur.

Enfin si l’on considère l’esprit de la nation Françoise, opposé à celui de la nation qu’elle combat, on verra que l’ardeur du François est peut-être également prompte à s’allumer & à s’éteindre ; qu’il espère tout lorsqu’il commence, qu’il désespère de tout dès qu’il est arrêté par un obstacle ; que par son ca-