Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/44

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coltes. Auſſi l’abondance eſt-elle conſtante, l’aiſance eſt-elle univerſelle. L’économie particulière aux Penſilvains, n’empêche pas que les deux ſexes ne ſoient bien vêtus. La nourriture eſt encore ſupérieure à l’habillement. Les familles les moins aisées, ont du pain, de la viande, du cidre, de la bière, de l’eau-de-vie de ſucre. Un grand nombre peut uſer habituellement des vins de France & d’Eſpagne, du punch, & même de liqueurs plus chères. L’abus de ces boiſſons eſt plus rare qu’ailleurs, mais il n’eſt pas ſans exemple. Le délicieux ſpectacle de cette abondance, n’eſt jamais troublé par l’image affligeante de la mendicité. La Penſilvanie n’a pas un ſeul pauvre. Ceux que la naiſſance ou la fortune ont laiſſés ſans reſſource, ſont convenablement entretenus par le tréſor public.

La bienfaiſance va plus loin ; elle s’étend juſqu’à l’hoſpitalité la plus prévenante. Un voyageur peut s’arrêter par-tout, ſans crainte de cauſer d’autre peine que le regret de ſon départ.

La tyrannie des impôts ne vient pas flétrir, empoiſonner la félicité de la colonie. En 17665 ils ne s’élevoient pas au-deſſus