Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/59

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

la sévérité des maximes évangéliques qui gouvernent les Quakers à la lettre, avec cet appareil de force offenſive ou défenſive, qui met tous les peuples chrétiens dans un état de guerre continuel ? Que feroient, d’ailleurs, des ennemis, s’ils entroient dans la Penſilvanie les armes à la main ? À moins qu’ils n’égorgeâſſent dans une nuit ou dans un jour tous les habitans de cet heureux pays, ils n’étoufferoient pas le germe & la poſtérité de ces hommes doux & charitables. La violence a des bornes dans ſes excès ; elle ſe conſume & s’éteint, comme le feu dans la cendre de ſes alimens. Mais la vertu, quand elle eſt dirigée par l’enthouſiaſme de l’humanité, par l’eſprit de fraternité, ſe ranime, comme l’arbre, ſous le tranchant du fer. Les méchans ont beſoin de la multitude, pour exécuter leurs projets ſanguinaires. L’homme juſte, le Quaker, ne demande qu’un frère pour en recevoir de l’aſſiſtance, ou lui donner du ſecours. Allez, peuples guerriers, peuples eſclaves & tyrans, allez en Penſilvanie ; vous y trouverez toutes les portes ouvertes, tous les biens à votre diſcrétion ; pas un ſoldat, & beaucoup de