Page:Historia diplomatica Friderici secundi - Préface et introduction.djvu/32

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1o Les chartes solennelles rédigées pour le royaume de Sicile portent d’ordinaire l’invocation: In nomine Dei aeterni et Salvatoris nostri Jesu Christi, amen. Fridericus divina favente clementia, etc., et rarement l’invocation: In nomine sanctae et individuae Trinitatis. Elles sont datées du lieu, de l’année de l’incarnation, du mois, de l’indiction et de l’année du règne pour la Sicile seulement, jusqu’à l’année 1212, à partir de laquelle sont ajoutés le chiffre des années de l’empire et celui du royaume de Jérusalem, suivant les époques. Elles se terminent par la formule: Feliciter, amen. La plupart du temps, le nom du notaire qui les a rédigées est exprimé à la fin de l’acte sous cette forme: Praesens privilegium per manus N. notarii et fidelis nostri scribi et majestatis nostrae sigillo praeccepimus communiri, anno, mense et indictione subscriptis. Quelquefois le nom du chancelier de Sicile est également indiqué à la suite du nom du lieu. Les noms des témoins n’y sont jamais mentionnés[1]; il faut en excepter un certain nombre de pièces rédigées en Allemagne et par des notaires allemands, de 1212 à 1220, et qui portent des noms de témoins. Mais alors ces pièces, bien qu’applicables à la Sicile, ont aussi les autres caractères qui distinguent les chartes solennelles applicables à l’Empire.

Tous les actes royaux, même dépourvus de l’invocation initiale, qui se présentent sous la forme que nous venons d’indiquer, doivent être considérés comme des chartes solennelles désignées habituellement par l’expression privilegium.

2o Les lettres patentes ne portent point d’invocation; elles commencent par l’intitulé: Fridericus Dei gratia, plutôt que Fridericus divina favente clementia, et généralement par les mots Per praesens scriptum. La formule finale est Praesens scriptum fieri et sigillo nostro mandavimus communiri, ou autres expressions semblables, sans que le nom du notaire y soit or-

  1. Nous n’avons remarqué qu’une seule occasion où la chancellerie sicilienne se soit écartée de cette règle, c’est dans le diplôme en faveur de l’archevêque de Salerne, délivré à Capoue au mois de février 1224, per manus Perroni de Venafro notarii et fidelis, et qui porte des noms de témoins. Voy. Hist. diplom. t. II, p. 111. Encore ce diplôme, sous sa forme actuelle, ne paraît-il pas d’une authenticité incontestable.