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L’expression charta, dans les actes de Frédéric II, s’applique plutôt aux lettres patentes qu’aux chartes de la première classe.

3o Les lettres closes pour l’Empire contiennent de préférence la formule: Gratiam suam et omne bonum. Comme dans celles qui concernent la Sicile, les mots mandamus ou mandando firmiter praecipimus servent à caractériser ce genre de documents. Régulièrement les lettres closes, qui ne portent jamais ni mention du sceau ni noms de témoins, sont datées du lieu, du jour et de l’indiction; mais il n’est pas rare que l’indiction y soit omise, et cette omission n’est pas un accident ou un fait particulier à la chancellerie de Frédéric II, puisqu’on en trouve de nombreux exemples dans les lettres closes émanées de Frédéric Ier et de Henri VI[1]. Les lettres closes où la mention de l’année courante remplace celle de l’indiction, laissent subsister quelque doute que le millésime n’ait été ajouté postérieurement. Il en est de même pour celles où le chiffre de l’année est indiqué concurremment avec celui de l’indiction; là encore, à moins qu’on n’ait l’original sous les yeux, il y a lieu de supposer une interpolation.

Quant aux lettres closes qui ne portent aucune date, cette circonstance ne suffit pas pour faire suspecter leur authenticité. Nous en avons quelques exemples, non-seulement sous le règne de Frédéric II, mais encore avant comme après lui, et il n’est pas douteux que ces pièces ne nous soient parvenues sous leur forme originale[2].

    lettres patentes. Entre les diverses exceptions que nous aurions pu signaler, celle-ci est une des plus remarquables.

  1. C’est ainsi que sont datées les lettres adressées aux papes par ces deux princes, et qui se trouvent dans les rouleaux dits de Cluny, dont une copie faite par Lambert de Barive est gardée à la Bibl. impériale. Il en était de même en France. Les lettres closes de nos rois, qui deviennent si fréquentes à partir du XVe siècle, ne sont habituellement datées que du lieu et du jour.
  2. Voir notamment la lettre pour la ville de Marsal, Hist. diplom., t. I, p. 344. Les lettres de Henri VII aux recteurs de Bourgogne, en faveur du monastère de Saint-Urbain, qui ne portent aucune date, sont des lettres patentes plutôt que des lettres closes, puisqu’elles ont le sceau pendant. Cf. Hist. diplom., t. IV, p. 714, 715 et not. 1.