Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/152

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ce qui les retient dans le devoir et l’obéissance.


IX. L’union qui se fait de cette sorte, forme le corps d’un État, d’une Société, et pour le dire ainsi, d’une personne civile ; car les volontés de tous les membres de la république n’en formant qu’une seule, l’État peut être considéré comme si ce n’était qu’une seule tête ; aussi a-t-on coutume de lui donner un nom propre, et de séparer ses intérêts de ceux des particuliers. De sorte que ni un seul citoyen, ni tous ensemble (si vous en ôtez celui duquel la volonté représente celle de tous les autres) ne doive pas être pris pour le corps d’une ville. je dirais donc, pour définir l’état d’une ville (ce qui servira pour toutes les autres formes de gouvernements et de sociétés civiles) que c’est une personne dont la volonté doit être tenue, suivant l’accord qui en a été fait, pour la volonté de tous les particuliers, et qui peut se servir de leurs forces et de leurs moyens, pour le bien de la paix, et pour la défense commune.


X. Mais encore que toute sorte d’État soit une personne civile ; il n’est pas vrai, réciproquement, que toute sorte de personne civile mérite le nom d’État : car il peut se faire que plusieurs concitoyens forment, avec la permission de leur ville, une société, qui fera, selon mon sens, une nouvelle personne civile, eu égard à certaines affaires dont elle prendra la direction ; comme nous en voyons des exemples