Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/161

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pas sans eux de représenter le corps entier de la république ; de sorte qu’elle retiendra contre eux son ancien et originaire droit, je veux dire le droit de guerre, pour les contraindre et les traiter en ennemis.


III. Or, d’autant que nous avons dit au chapitre précédent, article VI, qu’il était requis pour la sûreté des hommes, outre le consentement, aussi une sujétion des volontés, touchant les choses qui sont nécessaires pour la paix et pour la défense ; et que toute l’essence d’une ville, ou d’une société publique consistait en cette union et en cette sujétion ; voyons en cet endroit, quelles sont les choses qui sont nécessaires pour la paix et pour la défense commune, parmi celles que l’on a accoutumé de propo­ser, de traiter et de résoudre dans les assemblées, où la plus grande voix forme une conclusion générale. Il est surtout nécessaire à la paix, que chacun soit tellement à couvert de la violence des autres, qu’il puisse vivre en repos et sans être en crainte perpétuelle, lorsqu’il ne fera tort à personne. A la vérité, il est impossible et on ne met point aussi en délibération de protéger les hommes contre toutes sortes d’injures qu’ils se peuvent faire les uns aux autres, car on ne saurait empêcher qu’ils ne s’entrebattent quelquefois et ne s’entretuent ; mais on peut mettre si bon ordre, qu’il n’y ait pas sujet de craindre que cela arrive. La sûreté publique est la fin pour laquelle les hommes se soumettent