Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/324

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Et ainsi nous recevons comme arrêts et édits du prince, ce qui nous est donné pour tel de vive voix, ou par écrit, par ceux dont la charge est de nous les faire savoir. Ayant donc plusieurs occasions de croire aux édits qui courent, comme si l’on a vu que le prince, ou la cour souveraine s’est servie toujours auparavant de tels conseillers, de tels secrétaires, de tels hérauts, de tels sceaux, et de telles autres raisons pour déclarer sa volonté ; si l’on remarque qu’elle n’a jamais révoqué leur autorité ; qu’on a puni comme infracteurs des lois ceux qui n’ont pas voulu ajouter foi à cette sorte de promulgation ; si après tout cela, dis-je, quelqu’un obéit aux édits publiés de cette façon, il est digne d’excuse par tout le monde ; et non seulement cela, mais s’il refusait d’obéir, parce qu’il refuserait de croire que les édits sont véritables, il mériterait d’encourir une punition exemplaire. Mon raisonnement est, que c’est un signe manifeste, et une assez évidente déclaration de la volonté du souverain, que d’avoir permis que toutes ces circonstances se soient toujours observées en la publication de ses édits. J’excepte toutefois s’il se rencontrait quelque chose, dans la loi ou dans l’édit, qui fût contraire ou qui dérogeât à son autorité souveraine : car, il ne serait pas croyable qu’il voulût se porter préjudice ; ni qu’ayant toujours la volonté de régner, il permît que sa puissance fût ravalée par ses ministres. Quant à