Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/332

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de la guerre, comme les géants le furent autrefois dans la fable, lorsqu’ils voulurent monter au ciel, et s’en prendre aux Dieux. Car, ceux-là sont ennemis, qui ne dépendent pas l’un de l’autre, ou qui ne sont pas soumis à un même souverain.


Remarque :

  • [Rapporté aux péchés d’imprudence.] « Plusieurs ont trouvé à redire ce que j’avais rapporté l’athéisme à l’imprudence, et non pas à l’injustice : même quelques-uns ont pris cela, comme si je ne m’étais pas montré assez âpre adver­saire des athées. Ils m’ont objecté ensuite, qu’ayant dit en quelque endroit que l’on peut savoir par les lumières de la raison naturelle que Dieu est, je devais avouer que les athées pèchent du moins contre la loi de nature et qu’ainsi ils ne sont pas coupables seulement d’imprudence, mais aussi d’injustice. De moi je suis si ennemi des athées, que j’ai recherché fort soigneusement et ai désiré pas­sion­né­ment de trouver quelque loi par laquelle je puisse les condamner d’injus­tice : mais n’en découvrant aucune, je me suis mis ensuite à rechercher de quel nom Dieu nommait des personnes qui lui sont si exécra­bles. Or, voici comment Dieu parle de ces impies, l’insensé a dit en son cœur, que Dieu n’est point ; de sorte que j’ai mis leur péché sous le genre que Dieu même l’a rangé. Après cela, j’ai fait voir que les athées étaient ennemis de Dieu et j’estime que ce terme d’ennemi emporte quelque chose de plus atroce que celui