Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/363

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

En septième lieu, qu’il faut servir Dieu non seulement en secret, mais publique­ment et à la vue de tout le monde. Car le culte est d’autant plus agréable, comme j’ai dit ci-dessus, article XIII, qu’il produit du respect dans les autres ; de sorte que si personne ne voit quand on le rend, on lui fait perdre ce qu’il a de plus agréable.

Enfin, qu’il faut regarder avec un grand soin les lois de nature. Car la plus atroce de toutes les injures, est celle de mépriser les commandements de son supérieur ; comme, au contraire, l’obéissance vaut mieux que tous les sacrifices que l’on saurait offrir.

Et ce sont là les principales lois de nature, touchant le culte de Dieu, et celles que la raison enseigne à tous les hommes du monde. Mais dans les particuliers États, dont chacun est comme une personne privée, cette même raison naturelle commande en outre l’uniformité du service public. Car les actions que chacun fait selon son sens particulier et sa propre fantaisie, ne sont pas celles du public, ni par conséquent le culte que l’État ordonne. Or, ce qui est fait par tout le corps de la république, on entend qu’il est fait par le commandement du souverain ou de ceux qui gouvernent, et ainsi du consentement unanime de tous les citoyens, c’est-à-dire uniformément.


XVI. Les lois de nature, touchant le service de Dieu, qui sont rapportées en l’arti­cle précédent, ne commandent de rendre que des preuves