Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/371

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louange, telles que sont celles de prier un absent, de demander à un homme ce que l’on ne peut obtenir que de Dieu seul, comme la pluie et le beau temps, de lui offrir ce que Dieu seul peut recevoir, comme des holocaustes, ou de lui rendre un culte au-delà duquel il ne s’en trouve point de plus grand, tel qu’est le sacrifice. Car, toutes ces actions-là tendent à faire croire que Dieu ne règne point, contre ce qui a été supposé dès le commen­cement. Au reste, il est permis, même dans la pratique de la civilité ordinaire, de se mettre à genoux, de se prosterner et de ployer le corps en diverses autres manières ; d’autant que ces choses peuvent signifier l’aveu d’une puissance tant seulement civile. Et de vrai, le culte religieux n’est pas distingué du civil par le mouvement du corps, par sa posture, par ses habits, ni par ses gestes, mais par la déclaration du sentiment que l’on a de la personne que l’on révère ; tellement que si nous nous prosternons devant quelqu’un avec dessein de déclarer par là que nous le tenons pour Dieu, ce culte-là est divin, mais si nous le faisons en signe de reconnaissance d’une autorité politique, le culte n’est que civil. Ces deux cultes ne sont non plus distingués par aucune de ces actions que l’on entend d’ordinaire sous les noms de Latrie et de Dulie, dont le premier représente le devoir, et l’autre la condition des esclaves ; mais qui sont en effet divers noms d’une seule chose.


Remarque :