Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/389

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ont commencé d’être reçus dans le canon des Saintes Écritures. Quant aux prophètes, Isaïe, Daniel, Jérémie et les autres, puisque leurs prédictions regardaient ce qui devait arriver pendant ou après la captivité, leurs écrits n’ont pas pu d’abord être reçus comme prophétiques, à cause de la règle que j’ai alléguée du Deuté­ronome 18. 21. 22. par laquelle il était commandé aux Israélites de ne recevoir pour prophète que celui dont l’événement vérifierait la certitude des prophéties. Et de là vient peut-être que les juifs, après avoir mis à mort quelques saints personnages lorsqu’ils prophétisaient, n’ont pas laissé de mettre leurs écrits au rang des prophéti­ques, et de les recevoir comme parole de Dieu, mieux instruits de la vérité des prédictions par l’expérience des choses arrivées.


XIII. Après avoir montré quelles ont été les lois sous l’ancienne alliance et ce qui a été reçu dès le commencement comme parole de Dieu, il faut considérer ensuite à qui, ou à quelles personnes c’est qu’il appartenait de juger des écrits des prophètes qui s’élevaient, pour savoir s’il fallait les recevoir comme une continuation de cette même parole divine, c’est-à-dire, si les événements répondaient aux prédictions et entre les mains de qui était laissée la puissance d’interpréter les lois déjà reçues et la parole de Dieu écrite ; ce qu’il faut rechercher en parcourant les temps et les changements qui arrivèrent à la république d’Israël.