Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/418

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Secouez la poudre de vos pieds, etc. Dieu n’a pas envoyé son Fils en ce monde pour y exercer jugement, mais afin que le monde fût sauvé par lui. Si quelqu’un entend mes paroles, et ne les garde pas, je ne le juge point ; car je ne suis point venu pour juger le monde ; et diverses autres sem­blables façons de parler témoignent bien qu’il ne lui avait été donné aucune puissance de condamner, ni de punir personne. On lit de vrai en quelque endroit de l’Évangile : Que le Père ne juge personne, et qu’il a donné tout jugement au Fils ; mais comme cela se peut et se doit entendre du jour du jugement à venir, il ne répugne point aussi à ce qui précède. Enfin, que Christ n’ait pas été envoyé pour donner de nouvelles lois, et qu’ainsi sa mission et son office n’aient point été d’un législateur, à parler propre­ment, non plus que la charge de Moïse, mais d’un promulgateur et d’un héraut qui publiait les édits de son Père (car ce n’était pas Moïse, ni Christ, mais Dieu le Père qui était roi en vertu de l’alliance), je le recueille de ce que dit notre Rédempteur : Je ne suis point venu pour anéantir la loi (à savoir celle que Dieu avait faite par le ministère de Moïse et laquelle il explique incontinent après), mais pour l’accomplir. Et ailleurs, celui qui enfreindra l’un des moindres de ces commandements et aura enseigné ainsi les hommes, sera tenu le moindre au royaume des cieux. Christ donc n’a pas reçu du