Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/430

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le nom de philosophie, dont les unes sont nécessaires à la vie, et les autres nous font vivre plus commodément ; de toutes ces choses, dis-je, parce que Christ ne nous en a pas donné des instructions, il faut que nous en recherchions la méthode, et que nous en acquérions la science par notre raisonnement, c’est-à-dire en faisant un tissu de bonnes conséquences fondées sur des expériences certaines. Mais, d’autant que les raisonnements des hommes sont quelquefois bons et quelquefois mauvais, de sorte que les conclusions que l’on tient pour véritables ne le sont pas toujours, et qu’une grossière erreur passe bien souvent pour une belle vérité, et que d’ailleurs, quelquefois, ces erreurs, en des matières philosophiques, nuisent au public, et sont cause de grandes séditions où il se fait bien du tort à diverses personnes. Il est très important, toutes les fois qu’il naît des disputes sur ces matières-là, dont la consé­quence serait nuisible au repos et à la tranquillité publique, qu’il y ait une personne qui juge de la valeur des conséquences, si elles sont bien, ou mal tirées ; afin que la dissension des esprits cesse, qu’on étouffe les semences de la discorde, et que la controverse demeure décidée. Or, Jésus-Christ n’a donné aucunes règles sur ce sujet, car de vrai, il n’était pas venu au monde pour nous enseigner la logique. De sorte que les juges de ces controverses sont encore les mêmes que Dieu avait auparavant institués