Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/431

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par l’ordre de la nature, c’est à savoir ceux que le souverain a établis en chaque république. Au reste, s’il s’élève quelque dispute touchant la signification pro­pre et exacte de quelques noms ou de quelques autres termes qui sont communé­ment en usage, c’est-à-dire, si l’on n’est pas bien d’accord touchant quelques défini­tions, dont il est nécessaire qu’on s’éclaircisse pour entretenir la paix publique ou la distribution de la justice, ce sera à l’État de décider ce différend : car on peut trouver ces définitions en raisonnant sur la remarque que l’on fera de diverses pensées que ces termes expriment en divers temps et en diverses occasions que l’on les emploie. Quant à la question, si quelqu’un a bien raisonné, la décision en doit être laissée à la république. Par exemple, si une femme est accouchée d’un enfant de forme extra­ordinaire, et que la loi défende de tuer un homme, il est question de savoir si l’enfant qui est né mérite ce nom. On demande donc ce que c’est qu’un homme ? Personne ne doute que le public en jugera, sans avoir égard à la définition d’Aristote, qui dit, que l’homme est un animal raisonnable. Et ce sont ces matières de droit, de police et de science naturelle, touchant lesquelles Christ a refusé de donner des enseignements, et desquelles il a avoué que ce n’était point de sa charge d’ordonner autre chose si ce n’est, qu’en toutes les controverses de cette nature, chaque particulier obéisse aux lois et aux