Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/432

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ordonnances de sa république. Et toutefois, il ne faut pas oublier que ce même Jésus-Christ, en tant que Dieu, a pu avec raison, non seulement enseigner, mais aussi commander tout ce qu’il lui a plu.


XIII. Le sommaire de l’office de notre Sauveur était d’enseigner aux hommes le chemin et tous les moyens de parvenir au salut et à la vie éternelle. Or, c’est un des moyens du salut que la justice et l’obéissance civile, avec une exacte observation de toutes les lois de nature. Ce qui peut être enseigné en deux manières : l’une, en laquel­le ces maximes sont considérées comme des théorèmes par les lumières du sens commun et la raison naturelle, déduisant le droit et les lois de nature des contrats que les hommes font entre eux, comme de leurs principes ; et cette doctrine proposée d’une telle sorte est soumise à l’examen des puissances séculières : l’autre manière est en forme de lois par autorité divine, faisant voir que telle est la volonté de Dieu ; et cette façon d’instruire ne pouvait appartenir qu’à celui qui connaissait surnaturelle­ment la volonté de Dieu, c’est-à-dire à Christ notre rédempteur. En deuxième lieu, c’était une prérogative de l’office du Seigneur jésus que de pardonner aux pécheurs repentants : car cette grâce était nécessaire aux hommes qui avaient péché, afin qu’ils pussent parvenir au salut éternel, et il n’y a eu aucun autre à qui cette puissance ait été accordée. En effet, naturellement, la rémission des péchés